Suche
 

Huis Clos

In einem zweifachen Gastspiel der "Compagnie du décalé" hatten elf Klassen der KSWE die Gelegenheit, Sartres berühmtes Stück "Huis clos" (1944) - einen Klassiker der Schullektüre - live in französischer Sprache zu sehen. Ermöglicht hat dieses kulturelle Erlebnis unter anderem die professionelle Infrastruktur der Westschöpfe und die Unterstützung durch das kantonale Programm Kultur macht Schule.

Trois personnages, un homme et deux femmes, se retrouvent enfermés dans un cube transparent, juste esquissé dans l'espace. A part quelques détails inquiétants, le lieu ne ressemble en rien à un enfer. Or, nous savons que les trois sont en enfer. Pour quelles raisons les y a-t-on envoyés ? Il y a celles qu'ils affichent et celles qu'ils cachent et n'avouent qu'à contre-coeur. Pour décider quelles sont les vraies raisons, - "voilà la question", dit Inès, lucide comme Hamlet - ils ont finalement chacun besoin du jugement, du regard de l'autre.

Dans Huis clos la question to be or not to be ne se pose plus puisque les trois protagonistes sont déjà morts. Ce serait plutôt qui ai-je été ? qui suis-je en définitive ? Garcin restera-t-il pour toujours un héros ou un lâche ? Pourquoi ? Pour qui ? Pour lui-même ? Pour les autres ? Au fond, sur quoi repose la vérité d'un être, sur ses belles intentions ou sur ses actes ? "Peut-on juger une vie sur un seul acte ?" (Garcin)

Ce qui rend les réponses à toutes ces interrogations pratiquement impossibles, c'est que sous leurs dehors rationnels, elles sont - les questions, mais surtout les réponses - profondément déformées par le simple désir de l'autre, l'envie, le besoin d'aimer, de se faire aimer, de plaire, d'être en confiance, mais aussi de trouver un allié et même de (se) faire mal. Pas besoin d'un bourreau dans cet enfer très humain.

Et voilà les trois personnages qui, "comme des chevaux de bois sur un carrousel" (Garcin) se courent l'un après l'autre, sous l'objectif froid d'une caméra qui projette leur moindre mouvement sur le grand écran, sur un air de tango remixé.

"L'enfer, c'est les autres", telle est la célèbre conclusion de Garcin. Une conclusion logique, qu'on attribue trop souvent directement à Sartre lui-même. Mais l'auteur a par la suite clairement réfuté cette vision pessimiste du monde:

"Quel que soit le cercle d'enfer dans lequel nous vivons, je pense que nous sommes libres de le briser. Et si les gens ne le brisent pas, c'est encore librement qu'ils y restent. De sorte qu'ils se mettent librement en enfer." (Théâtre de situations, 1973)

Il est vrai que lorsque, à la fin de la pièce, la porte s'ouvre brusquement, aucun des trois personnages ne profite de l'occasion pour s'enfuir. Tous décident de rester. "Eh bien, continuons.", telle est la dernière réplique de Garcin.

Oui, nous avons besoin de l'autre, mais sommes-nous vraiment condamnés à subir la tyrannie de son regard ?

Aux spectateurs, aux élèves de choisir l'interprétation qui leur convient...

 
Kantonsschule Wettingen
Klosterstrasse 11
5430 Wettingen
T +41 56 437 24 00
kanti-wettingen@ag.ch
Kantonsschule Wettingen
Klosterstrasse 11
5430 Wettingen
T +41 56 437 24 00
kanti-wettingen@ag.ch